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Tendances Récentes de la Fécondité en Afrique Subsaharienne: Synthèse de l'Atelier (2016)

Chapter: 3 Tendances du comportement reproductif

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Tendances du comportement
reproductif

Les décisions à propos de la taille des familles et de l'emploi de contraceptifs sont au cœur des tendances de la fécondité, et de nombreux facteurs influencent ces décisions. John Casterline, de l'Institute for Population Research (Institut de recherches démographiques) de l'Université d'État de l'Ohio, a examiné la question du désir d'avoir des familles nombreuses, caractéristique de la région subsaharienne. Ian Timaeus, de la London School of Hygiene and Tropical Health (École d'hygiène et de médecine tropicale de Londres), a examiné les modèles de procréation et l'importance de l'espacement des naissances et du recul de l'âge de la maternité. Véronique Hertrich, de l'Institut National d’Études Démographiques (INED), a fourni un aperçu des tendances de l'âge au mariage et de la fécondité. Parfait Eloundou-Enyegue, de l'Université Cornell, a examiné les tendances socioéconomiques qui influencent la fécondité. Maggwa Baker Ndugga, de la Bill & Melinda Gates Foundation, a examiné ces questions plus en détail dans un gros plan sur les tendances et les politiques au Kenya et au Ghana. Cheikh Mbacké, de la William and Flora Hewlett Foundation, a commenté les présentations.

DÉSIRS DE FÉCONDITÉ

La forte demande d'enfants est une caractéristique générale dans les pays subsahariens, a noté John Casterline. Il a exploré les tendances des désirs de fécondité que l'on y observe par rapport à d'autres régions, ainsi que les conséquences pour la baisse de la fécondité en Afrique. À partir des

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FIGURE 3-1 Tendances relatives au nombre idéal d'enfants et indices synthétiques de fécondité.
SOURCE : Casterline (2015).
NOTE : Les échantillons pour chaque région étaient les pays de l'Afrique australe et de l'Est, 18 pays, 60 enquêtes ; l'Afrique centrale et de l'Ouest, 20 pays, 70 enquêtes ; l'Amérique latine, 18 pays, 72 enquêtes ; et l'Asie et l'Afrique du Nord, 27 pays, 89 enquêtes.

données d'une enquête démographique portant sur 84 pays, John Casterline s'est penché sur les opinions des sondés à propos du nombre idéal d'enfants désirés et de leurs préférences potentielles en leur demandant s'ils désiraient avoir un autre enfant. Au moyen de l'analyse de régression linéaire et d'autres outils, il a pu parvenir à une estimation du nombre moyen préféré d'enfants et également d'établir des tendances régionales et par pays.

John Casterline a expliqué que la vision du nombre idéal d'enfants a tendance à changer en fonction de l'indice synthétique de fécondité réel. Il a souligné les différences constatées dans les deux facteurs dans quatre régions ; voir la figure 3-1. Il a expliqué que ces données démontrent que, même si les taux de fécondité ont baissé dans toutes les régions, ils sont notablement plus élevés dans les pays de l'Afrique subsaharienne que dans d'autres régions, et que les populations des régions de l'Afrique centrale et de l'Ouest désirent les nombres les plus élevés d'enfants. Il a noté qu'au moment où cette région a entamé sa transition de fécondité vers le milieu des années 1990, les taux de fécondité réels correspondaient approximativement aux désirs des parents quant au nombre d'enfants qu'ils voulaient avoir. Dans d'autres régions, les niveaux réels de fécondité dépassaient généralement les désirs des parents, dans la même période temporelle.

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En se penchant de plus près sur la corrélation entre les désirs relatifs à la taille d'une famille et le nombre effectif d'enfants nés, John Casterline a constaté que dans la plupart des pays étudiés, le désir exprimé par les parents de ne pas avoir plus d'enfants s'accroît avec la parité ou à mesure qu'ils ont d'autres enfants1. Toutefois, bien qu'il y ait, dans les pays africains étudiés, une tendance globale vers l'accroissement du désir de ne pas avoir plus d'enfants, les parents, dans la région subsaharienne, ont tendance à parvenir plus lentement à cette décision.

John Casterline a souligné que, pour comprendre pleinement ces tendances, il était important de tenir compte de la diversité des désirs de fécondité et d'autres facteurs dans les modèles de baisse de la fécondité. Avec ses collègues, il a défini quatre facteurs à prendre en compte pour calculer un changement hypothétique de l'indice synthétique de fécondité (ISF) :

  • la nuptialité, c’est-à-dire le nombre d’années passées dans le mariage ou hors de celui-ci à l’âge adulte ;
  • la composition de la préférence, c’est-à-dire le nombre d’années de mariage passées à ne pas vouloir un autre enfant (par opposition à « vouloir un enfant ») ;
  • le taux de procréation désirée, c’est-à-dire le taux de reproduction chez les personnes voulant un autre enfant (le taux conditionnel de procréation désirée) ;
  • le taux de procréation non désirée, c’est-à-dire le taux de procréation chez les personnes ne voulant pas d'autre enfant (taux conditionnel de procréation non désirée).

Les résultats de cette analyse pour quatre sous-régions africaines indiquent que la nuptialité est le facteur qui influe le plus sur l'ISF et que le changement dans la composition de la préférence n'est pas un facteur déterminant. Compte tenu des désirs élevés de fécondité, en particulier en Afrique centrale et en Afrique de l'Ouest, John Casterline et ses collègues ont été surpris par ce résultat. Ils ont donc approfondi leur analyse afin de déterminer si un changement simultané de la composition de la préférence et du taux de procréation non désirée aurait un effet plus important. Les résultats ont indiqué qu'un changement concomitant aurait des conséquences bien plus importantes que la somme des effets séparés de ces deux facteurs. John Casterline a conclu qu'une baisse sensible de la fécondité dans la région nécessiterait en conséquence des changements à la fois dans les désirs de fécondité et dans la mise en œuvre de ces désirs.

Pour finir, il a fait remarquer qu'il était nécessaire de comprendre de manière bien plus approfondie la demande de fécondité dans les pays africains. Il a indiqué que la recherche sur ce sujet était limitée. À son avis, il serait peut-être plus important d'examiner plus en détail l'intersection entre

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1 Le terme « parité » est utilisé dans le contexte de la procréation pour désigner le nombre de grossesses menées à terme.

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les désirs qu'ont les personnes d'avoir plus d'enfants et la mise en œuvre de ces désirs.

MODÈLES DE PROCRÉATION

Ian Timaeus a souligné le grand nombre de facteurs qui influencent la fécondité et la manière dont ils interagissent. Il a fait remarquer que les démographes avaient tendance à mettre uniquement l'accent sur l'emploi des contraceptifs pour limiter la taille d'une famille et à considérer que les transitions de fécondité résultent principalement d'une disponibilité accrue de la contraception. Il a toutefois noté que la réalité était plus compliquée. Les femmes peuvent employer des contraceptifs pour contrôler les intervalles entre les naissances, mais il se peut également qu'elles souhaitent éviter de tomber enceinte pour des raisons qui ne sont pas liées à leur vie procréative, notamment une mauvaise santé, une instabilité maritale ou une infidélité conjugale, un habitait inadéquat ou encore le besoin d'économiser pour l'éducation des enfants. Les femmes peuvent également retarder la procréation parce qu'elles ne sont pas sûres de vouloir un enfant.

Ian Timaeus a expliqué l'importance de ce facteur en faisant observer que le recul de l'âge de la maternité et l'espacement des naissances sont des décisions différentes que les chercheurs amalgament. Le recul de l'âge de la maternité traduit une forte motivation d'éviter d'avoir un enfant à un moment donné, tout en estimant désirable d'avoir un enfant dans le futur. L'espacement des naissances est le fait de planifier d'avoir un enfant à un moment opportun, qui coïnciderait, par exemple, avec des perspectives de vie favorables.

Au sens large, a expliqué Ian Timaeus, la transition de fécondité qui se produit suite au développement économique est une réponse à plusieurs facteurs qui ont une incidence sur le désir de fécondité :

  • la baisse de la mortalité infantile, ce qui permet aux couples de planifier d'avoir moins d'enfants, généralement deux fois moins qu'avant la baisse ;
  • des occupations plus productives s'ouvrant aux femmes, augmentant le coût d'opportunité de la procréation et les avantages de l'éducation des enfants ;
  • la possibilité d'une assurance et d'autres types de soutien aux personnes âgées, atténuant la nécessité d'avoir des enfants pour qu'ils assurent leur prise en charge ;
  • des améliorations de la technologie de régulation des naissances et de l'accès à cette technologie ;
  • le fait que les personnes considèrent de plus en plus que la procréation est un choix, plutôt que « quelque chose qui vous arrive ».

Ian Timaeus a suggéré que la vision féminine de la procréation était également influencée par des facteurs institutionnels, illustrés à la figure

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FIGURE 3-2 Facteurs institutionnels pouvant influer sur les décisions de procréation.
SOURCE : Moultrie et Timaeus (2015), utilisé avec autorisation.

3-2, et ce sont peut-être ces enjeux qui leur font souvent reculer l'âge de la procréation. Il a cité un autre expert pour illustrer l'importance de ces facteurs : « Chaque jour, la vie dans l'Afrique contemporaine est profondément incertaine, en raison du renversement de la conjoncture économique, de l'instabilité politique, et de changements culturels notables au cours des dernières décennies » (Johnson-Hanks, 2004, p. 351). Des traditions culturelles encore reconnues dans de nombreux pays africains, telles que les pratiques afférentes au « prix de la fiancée » ou de soutien mutuel au sein des familles élargies, peuvent dissimuler les changements significatifs survenus dans la structure et la dynamique familiales. Parmi ces changements, mentionnons la procréation avant le mariage (un phénomène fréquent), l'incidence élevée du divorce et du remariage, l'augmentation du nombre des foyers dans lesquels la femme est chef de famille, ainsi que la dispersion géographique des familles élargies.

Ian Timaeus a expliqué qu'il « arrivait souvent que les femmes qui ont des enfants ne puissent pas compter sur leur partenaire, leur famille, leur communauté ou les services publics pour élever leurs enfants, ou « doutent de pouvoir le faire ». « Cette insécurité aggrave les répercussions de la pauvreté et d'un environnement incertain », a-t-il ajouté.

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Ian Timaeus a conclu sur plusieurs points. Tout d'abord, les démographes devraient tenir compte de l’ensemble des préoccupations qui influencent les décisions des femmes au sujet de la procréation. Ils devraient reconnaître les différences significatives qui existent entre les décisions de retarder la prochaine naissance, de planifier un espacement particulier des naissances des enfants ou de limiter le nombre total d'enfants désirés.

L’impact de l'espacement des naissances est intrinsèquement limité, mais le recul de l'âge à la maternité peut entraîner des baisses substantielles de la fécondité, ce qui semble être le cas dans les pays de l'Afrique australe et de l'Est. Le recul de l'âge à la maternité et la lente baisse de la fécondité africaine sont facilités par des facteurs institutionnels qui exacerbent un sentiment d'insécurité économique. Enfin ; Ian Timaeus a suggéré que les démographes ont trop souvent considéré les décisions des femmes dans les pays africains « à travers un prisme eurasien » et qu’il faudrait mieux comprendre les contextes institutionnels dans lesquels les femmes prennent des décisions relatives à la procréation.

TENDANCES DE L'ÂGE AU MARIAGE ET FÉCONDITÉ

Véronique Hertrich a examiné la nuptialité, c’est-à-dire la tendance des personnes à se marier. Elle a noté que les baisses de la nuptialité se produisaient souvent en réponse au développement économique. Elle a expliqué que la nuptialité était un déterminant proche (ou direct) de la fécondité et que sa baisse est souvent la première étape de la transition de fécondité d'un pays. Elle a ajouté que la connexion entre nuptialité et fécondité reflétait les structures sociales et familiales. Elle a noté que le mariage était une structure « dans laquelle les différences sexospécifiques sont organisées » et les formes d'autonomie individuelle et conjugale sont définies. Ainsi, « l'intervention des femmes et les enjeux sexospécifiques sont des facteurs importants » dans le comportement reproductif.

Véronique Hertrich a noté plusieurs différences entre les modèles de nuptialité africaine et les moyennes observées à l'échelle mondiale. Tout d'abord, l'âge moyen des femmes de l'Afrique subsaharienne au premier mariage, qui est de 21,1 ans, est le plus bas au monde : il est de 22,6 ans en Asie et de 26,4 en Amérique latine. La différence d'âge moyen entre les époux est aussi plus grande dans la région subsaharienne, les hommes y étant plus âgés en moyenne de 5,3 ans que leurs épouses, alors que cette différence est de 3,2 ans en Asie et de 2,9 ans et Amérique latine. Plus largement, a-t-elle expliqué, la région subsaharienne pourrait être décrite comme étant pro-nataliste. Des caractéristiques telles que le mariage universel pour les deux sexes, le mariage précoce pour les filles, le remariage rapide des veuves et des divorcées et la polygamie tendent à signifier que les femmes passent l'essentiel de leur vie reproductive dans le cadre d'une union matrimoniale, leur rôle de mère et d'épouse étant au cœur de leur statut social.

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Véronique Hertrich a exploré les connexions entre les tendances à long terme de la nuptialité et la chronologie de la fécondité en Afrique subsaharienne en posant trois questions :

  1. Dans quelle mesure la baisse de la fécondité est-elle précédée par des changements dans les modèles de nuptialité ?
  2. Existe-t-il un seuil de l'âge du mariage à atteindre avant que la fécondité ne commence à baisser ?
  3. Existe-t-il des différences régionales dans le lien entre nuptialité et changements de la fécondité ?

Avec ses collègues, elle a utilisé des enquêtes et des recensements menés à l’échelle nationale pour examiner les tendances à long terme (en commençant avec les années 1960) dans 55 pays. Ils ont créé une base de données en vue de réunir des données statistiques sur l'état-civil, en se concentrant sur l'âge moyen au premier mariage pour les femmes, calculé à partir du pourcentage des femmes qui ne s'étaient jamais mariées, par diverses tranches d'âge. Pour les données de fécondité, ils ont utilisé les séries de fécondité de la révision 2012 des Perspectives de la population mondiale, un recueil d'estimations et de projections démographiques globales produit par les Nations Unies2.

Les données de la figure 3-3 indiquent les tendances de 1965 à 2010 pour les pays africains, lesquelles dénotent un recul largement répandu de l'âge des femmes au premier mariage. Les couleurs les plus sombres dans la rangée supérieure des cartes indiquent les zones où les âges sont les plus élevés au premier mariage. Les cartes de la rangée du bas montrent les changements de la fécondité dans la même période temporelle ; les zones aux couleurs les plus sombres indiquent les ISF les plus faibles. Une comparaison entre ces deux ensembles de cartes indique l'écart temporel entre les changements observés dans la nuptialité et dans la fécondité.

Véronique Hertrich et ses collègues ont calculé l'âge moyen au premier mariage au début de la baisse de la fécondité et à des années antérieures pour chaque pays de leur échantillon. Ils ont déterminé que la transition de fécondité n'est pas susceptible de commencer dans un pays où l'âge moyen au premier mariage pour les femmes n'a pas atteint au moins 18 ans. Si l'augmentation de l'âge au mariage était un facteur direct de la baisse de la fécondité, a-t-elle poursuivi, alors on pourrait s'attendre à ce que l'âge au mariage et l'ISF changent de concert. Elle a expliqué que ceci se produisait dans certains pays, mais que ce n'était pas le modèle le plus courant. Il y avait trois modèles distincts : l'un dans lequel les deux développements

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2 Voir http://esa.un.org/wpp/ [juillet 2015].

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FIGURE 3-3 Tendances à long terme de l'âge au mariage et des indices synthétiques de fécondité.
SOURCE : Hertrich (2015).
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se produisent en phases séparées, un autre dans lequel ils se produisent au même moment, et un autre dans lequel il n'y a pas de connexion claire.

Véronique Hertrich a conclu que ces données démontrent qu'une baisse de la fécondité n'est pas possible lorsque l'âge au premier mariage est inférieur à 18 ans. Elle a noté que dans la plupart des cas, la fécondité commence à baisser après que l'âge moyen atteint 19 ans.

L'IMPACT DES TENDANCES SOCIOÉCONOMIQUES

Parfait Eloundou-Enyegue s’est intéressé à la manière dont les processus individuels nourrissent des tendances qui peuvent être révélées au niveau national. Il a suggéré qu'il était insuffisant de compter exclusivement sur des analyses de niveau micro ou macro. Il a expliqué qu'une méthode qui agrège les processus individuels et synthétise ces résultats avec des données de niveau macro permet de mieux comprendre les facteurs socioéconomiques qui influençant la fécondité, tels que l'éducation, l'urbanisation et le statut socioéconomique. Il a mis l'accent sur les effets de l'éducation sur différents modèles de changement dans les niveaux de fécondité.

Parfait Eloundou-Enyegue a noté qu'il existait une littérature abondante pour les analyses au niveau micro, reposant sur de solides fondations théoriques. Ce type d'analyse fournit des informations de haute qualité sur les déterminants individuels de la fécondité, mais il ne parvient pas à éclairer les processus historiques à un niveau macro. Pour lui, l'analyse au niveau macro repose sur une plateforme théorique moins solide, et les tailles des échantillons sont souvent réduites. Par ailleurs, ils sont souvent limités par l' endogénéité, c’est-à-dire, l'effet de confusion de variables qui influent sur le résultat mais ne sont pas mesurées.

L'une de ces variables est que ces approches tendent à reposer sur l'hypothèse selon laquelle les processus restent constants tout au long de la transition de fécondité. Il a toutefois expliqué qu'un déterminant tel que l'éducation pourrait faire différer le résultat à différents moments au cours d'une transition de fécondité, tant du point de vue de l'ampleur de son effet que de ses mécanismes. Il a noté que le diagramme de dispersion de la figure 3-4 indiquait comment une simple ligne de régression peut ne pas révéler deux groupes distincts avec différentes pentes représentant les différences au fil du temps. L'effet des facteurs socioéconomiques ne reste pas nécessairement statique au cours de la transition. Un autre problème est qu'il peut y avoir des différences considérables au sein même des pays étudiés qui ne seraient pas saisies par une analyse au niveau macro, par exemple, les changements observés entre les femmes de divers niveaux d'études.

Parfait Eloundou-Enyegue a proposé une approche théorique visant à intégrer les deux types d'analyse et qui consisterait à agréger trois types de processus pouvant se produire simultanément ou à des moments différents :

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FIGURE 3-4 Corrélation transversale entre éducation et fécondité.
SOURCE : Eloundou-Enyegue (2015).
  • les effets de composition, c’est-à-dire l'effet des caractéristiques d'un groupe, tel qu'une augmentation du nombre de personnes faisant des études, sur les résultats individuels ;
  • les effets comportementaux, c’est-à-dire les effets d'une politique ou d'un changement, tel qu'un accroissement des possibilités d'éducation, sur le comportement individuel ; et
  • les effets d'entraînement, c’est-à-dire les effets d'événements apparemment non liés, tels que l'influence de personnes ayant fait des études, sur le comportement d'autres personnes.

Les deux graphiques de la figure 3-5 illustrent deux hypothèses sur le mode de progression d'une transition de fécondité. Le graphique du haut montre un scénario dans lequel on constate chez les femmes qui ont un meilleur niveau d'études une baisse beaucoup plus rapide que chez les femmes qui ont un plus faible niveau d'études, ce qui signifie qu'il existe une inégalité considérable entre les deux groupes durant la phase médiane de la transition. Le graphique du bas montre que les trois types d'effets peuvent chacun exercer le plus d'influence à différentes phases de la transition.

Pour tester l'hypothèse selon laquelle les trois types d'effets se produisent effectivement en séquence, Parfait Eloundou-Enyegue a utilisé une combinaison de décompositions démographiques et de régression.

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FIGURE 3-5 Deux hypothèses sur la modèle de transition de fécondité
SOURCE : Eloundou-Enyegue (2015).

À l'aide de données transversales de 22 pays de l'Afrique subsaharienne à différents stades de la transition de fécondité, il a produit des résultats préliminaires qui semblent confirmer sa prédiction que l'effet de composition se ferait le plus sentir aux stades précoces d'une transition.

Parfait Eloundou-Enyegue a expliqué que cette approche « intermédiaire », consistant à incorporer des processus infranationaux dans l'analyse de tendances nationales, peut aider à clarifier les mécanismes à travers lesquels différents facteurs influencent la fécondité, ce qui, à son tour, peut éclairer le rythme des baisses de la fécondité et leurs effets.

GROS PLAN SUR LE KENYA ET LE GHANA

Maggwa Baker Ndugga a mis en avant quatre raisons pour lesquelles un gros plan sur le Kenya et le Ghana serait utile. Il a noté que ces deux pays, qui reflètent différents contextes sociaux et économiques, avaient été

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les premiers de la région subsaharienne à mettre au point et à lancer des politiques démographiques dans les années 1960. Ces deux nations ont créé et mis en œuvre un large éventail de politiques et de programmes visant à favoriser l'accessibilité des options de planification familiale. Toutes deux ont connu des changements significatifs de l'ISF et du taux de prévalence des contraceptifs depuis 1970. Maggwa Baker Ndugga et ses collègues se sont appuyés sur de nombreuses sources de données portant sur ces deux pays, notamment les ensembles de données d'une enquête sur la démographie et la santé, sur les résultats d'une enquête sur le suivi des performances et de la responsabilisation3, et sur un examen de documents nationaux et autres formes de documentation, ainsi que sur leur propres expériences et discussions avec les directeurs de programmes de pays et les partenaires d'exécution.

Ils ont étudié trois facteurs primaires influençant la fécondité : le comportement reproductif de femmes ou de couples, indiqué par les changements de leurs préférences de fécondité ou de leurs comportements en matière de contraception ; les caractéristiques socioéconomiques et démographiques des sous-populations ; et les facteurs institutionnels tels que les changements d'orientation des politiques ou des environnements de prestation des services. Le Kenya et le Ghana ont connu des modèles similaires de baisse de la fécondité à partir de 1970 : une baisse rapide suivie par une stagnation et un plateau. Les taux de fécondité désirée et la taille souhaitée des familles ont également atteint un plateau dans les deux pays. Les taux de fécondité non désirée ont également atteint un plateau, bien que de manière sensiblement plus faible au Ghana. En se penchant sur les sous-populations, Maggwa Baker Ndugga a noté que dans les deux pays, on constate dans les segments les plus pauvres et les moins instruits de la population les ISF les plus élevés.

Au Ghana, il y a eu récemment un rebond de la fécondité tant dans les zones rurales que dans les zones urbaines, alors qu'au Kenya, on n'a observé qu'une légère augmentation dans les zones urbaines. En se penchant sur la tranche d'âge des jeunes de 15 à 19 ans, Maggwa Baker Ndugga a noté que dans les deux pays, les différences entre les populations urbaines et rurales se sont accrues, et qu'il y a de grandes différences entre les groupes de niveaux d'éducation différents.

Par exemple, l'emploi de contraceptifs chez les femmes mariées, qui est sensiblement plus élevé au Kenya qu'au Ghana, a augmenté entre 1988 et 2014, mais cette évolution n'est pas reflétée dans les tendances de la fécondité non désirée. Un examen des données relatives aux femmes mariées au Kenya illustre les disparités au sein de ce groupe qui pourraient expliquer ce résultat ; voir la figure 3-6. Maggwa Baker Ndugga a ajouté que l'emploi des méthodes contraceptives modernes s'est davan-

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3 Voir http://dhsprogram.com/What-We-Do/Survey-Types/DHS.cfm [août 2015] et http://www.pma2020.org/about-pma2020 [août 2015].

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FIGURE 3-6 Emploi de contraceptifs chez les Kényanes mariées, par niveau d'éducation et de revenu.
NOTE : L'axe Y indique le pourcentage de personnes employant des contraceptifs modernes.
SOURCE : Ndugga (2015).

tage accru chez les femmes rurales que chez les femmes urbaines dans les deux pays, et qu'il marque le pas au Ghana chez les femmes de niveau d'études et de revenu supérieurs4.

Maggwa Baker Ndugga a conclu que ces données sur les deux pays mettent en exergue quelques grandes lignes relatives aux facteurs comportementaux, socioéconomiques, démographiques et de politiques publiques influençant la fécondité. En termes de fécondité, les deux pays ont connu des tendances similaires en matière d'indices synthétiques de fécondité, malgré les différences en matière d'emploi de contraceptifs et

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4 Les méthodes modernes de contraception incluent les pilules anticonceptionnelles, les timbres transdermiques contraceptifs, les injections et les implants ; les stérilets (dispositifs intra-utérins) et la stérilisation. Les méthodes traditionnelles incluent le calendrier ou l'abstinence périodique (ou méthode du rythme) et le retrait. Voir Chapitre 4.

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de niveaux et modèles de contraception. Alors que les âges à la première expérience sexuelle et au mariage ont augmenté, les femmes mariées et non mariées connaissent encore de longues périodes de non-emploi de contraceptifs. Le Ghana présente des taux inférieurs de fécondité à la fois désirée et non désirée.

En termes de facteurs démographiques, on constate chez les Kényanes pauvres, n'ayant pas fait d'études et rurales des ISF élevés, un faible niveau d'emploi de contraceptifs, et d'importants besoins non satisfaits de contraceptifs, par rapport à d'autres groupes dans les deux pays. Les ISF et l'emploi de contraceptifs modernes marquent le pas chez les femmes urbaines instruites et plus aisées au Ghana, alors qu'ils ont augmenté chez les femmes rurales.

Maggwa Baker Ndugga a noté que les deux pays ont mis en place plusieurs politiques et programmes visant à réduire la fécondité, mais que leur mise en œuvre n'a pas été assez efficace pour faire en sorte que les programmes obtiennent les résultats voulus. Les deux pays comptent sur un financement des bailleurs de fonds pour la mise en œuvre de leurs stratégies, laquelle a été entravée par des disparités majeures de financement. Maggwa Baker Ndugga a conclu que la combinaison des méthodes n'est probablement pas suffisante pour répondre aux besoins des femmes dans ces deux pays, en particulier ceux des femmes rurales pauvres au Kenya et des femmes urbaines plus aisées au Ghana.

DÉBAT

Au cours du débat qui a suivi ces présentations, plusieurs enjeux et questions ont été abordés, notamment ce qui pouvait être déduit des résultats des enquêtes. En réponse aux points soulevés pendant le débat, plusieurs présentateurs ont suggéré de mener des recherches plus détaillées sur la signification des données des enquêtes par rapport aux désirs de fécondité et à d'autres enjeux. Une personne a suggéré que, dans les données des Enquêtes démographiques et sanitaires (DHS), ce que les femmes signifient exactement lorsqu'elles déclarent ne plus vouloir d'enfants ne ressort pas clairement. En revanche, il a été observé qu’au fil des ans, la validité et la fiabilité de ces points de données se sont avérées et que les sondés africains avaient régulièrement indiqué une très forte demande d'enfants, par rapport aux sondés d'autres régions.

Un participant a suggéré que les données de l'enquête pouvaient dissimuler des variations de points de vue dans l'ensemble de la région subsaharienne et que si ces variations étaient mieux comprises, alors l'idée selon laquelle les pays africains en tant que groupe constituent une « exception » serait décrédibilisée. Parallèlement, il a été observé que les pays d'Amérique latine ont connu des baisses de fécondité significatives, bien que dans ces pays l'âge au premier mariage et même l'âge à la première naissance n'aient pas autant reculé, un point qui souligne l'importance de la compréhension du contexte et du sens des réponses à l'enquête.

Suggested Citation:"3 Tendances du comportement reproductif." National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. 2016. Tendances Récentes de la Fécondité en Afrique Subsaharienne: Synthèse de l'Atelier. Washington, DC: The National Academies Press. doi: 10.17226/23610.
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Un autre participant a suggéré que les femmes ne pouvaient pas toujours répondre franchement aux questions portant sur leur utilisation de contraceptifs et que les chercheurs devaient trouver des techniques supplémentaires pour comprendre leurs points de vue. Par exemple, le Ghana paraît avoir enregistré des baisses significatives des taux de fécondité, même si les femmes de ce pays paraissent tout à fait réticentes à l'adoption de méthodes contraceptives modernes. D'autres ont noté que les bailleurs de fonds sont résolument axés sur les méthodes modernes, mais que l'emploi très important de méthodes traditionnelles, de contraceptifs d'urgence et de l'avortement dans certains endroits indique que d'autres approches mériteraient plus d’attention.

Cheikh Mbacké a commenté les présentations. Concernant le débat sur les désirs de fécondité, il a convenu que la signification des changements dans les réponses des personnes aux enquêtes pourrait être mieux comprise. Il a noté que la formulation des questions de l'enquête a changé avec le temps et pourrait ne pas pleinement refléter la véritable pensée des gens. Aussi récemment qu'en 1990, par exemple, des pourcentages très élevés de sondés ont indiqué que la taille de la famille « était du ressort de Dieu », mais cette option ne figure plus dans les enquêtes, et rares sont les personnes à qui on pose une question à propos des « naissances non désirées ». « Parfois nous posons des questions et nous interprétons des réponses à notre manière », a-t-il avancé, ajoutant que les questions reçoivent parfois une réponse de personnes qui ne comprennent pas pleinement le contexte. Il a précisé que, étant donné que les désirs de fécondité étaient « très fluides », la méthode consistant à baser les modèles sur ces désirs pouvait s'avérer problématique.

Suggested Citation:"3 Tendances du comportement reproductif." National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine. 2016. Tendances Récentes de la Fécondité en Afrique Subsaharienne: Synthèse de l'Atelier. Washington, DC: The National Academies Press. doi: 10.17226/23610.
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Note: This is the French translation of Recent Fertility Trends in Sub-Saharan Africa.

Fertility rates and population growth influence economic development. The marked declines in fertility seen in some developing nations have been accompanied by slowing population growth, which in turn provided a window of opportunity for rapid economic growth. For many sub-Saharan African nations, this window has not yet opened because fertility rates have not declined as rapidly there as elsewhere.

Fertility rates in many sub-Saharan African countries are high: the total rate for the region is estimated to be 5.1 births per woman, and rates that had begun to decline in many countries in the region have stalled. High rates of fertility in these countries are likely to contribute to continued rapid population growth: the United Nations projects that the region's population will increase by 1.2 billion by 2050, the highest growth among the regions for which there are projections.

In June 2015, the Committee on Population organized a workshop to explore fertility trends and the factors that have influenced them. The workshop committee was asked to explore history and trends related to fertility, proximate determinants and other influences, the status and impact of family planning programs, and prospects for further reducing fertility rates. This study will help donors, researchers, and policy makers better understand the factors that may explain the slow pace of fertility decline in this region, and develop methods to improve family planning in sub-Saharan Africa.

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