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QUELS SONT LES SECTEURS DâINVESTISSEMENT PROMETTEURS POUR AIDER LES JEUNES ENFANTS? Plusieurs intervenants dans les ateliers et plusieurs 3 membres du forum ont souligné les besoins multidimensionnels des enfants à travers les secteurs de la protection sociale, de la santé, de la nutrition et de lâéducation et comment les liens naturels entre ces secteurs soutenaient la santé, la croissance et le développement des enfants tant que les efforts prennent en compte la culture, ont leurs racines dans la recherche et sont coordonnés. En outre, de nombreux intervenants ont mis en avant la nature des approches sur deux générations et lâimportance dâinvestir dans le pourvoyeur de soins pour optimiser cette relation et soutenir pleinement le développement de lâenfant. Des investissements qui ont leurs racines dans la recherche, prennent en compte la culture et sont coordonnés pour maximiser les résultats Les enfants ont besoin dâun soutien intégré et dâinvestissements coordonnés. La science liant le développement du cerveau, la psychologie, la nutrition et la croissance affirme que les politiques et programmes qui soutiennent le développement des jeunes enfants doivent être basés sur des faits et multidisciplinaires plutôt que fragmentés dans des compartiments qui découpent les besoins des enfants dans des services séparés non coordonnés (Huebner et al., 2016). En se concentrant sur un seul élément de la charge des risques, on diminue lâimpact sur les résultats. Une action coordonnée, multiple et basée sur les faits peut aider les jeunes enfants à profiter pleinement des politiques et des services avec de meilleurs résultats sur le long terme. Par exemple, Bundy suggère que les décideurs considèrent la santé et la nutrition lors de la mise en Åuvre dâaméliorations pour lâéducation, car les interventions dans les domaines de la santé et de la nutrition ont le même niveau dâimpact sur lâaccès à la scolarité que les interventions sur lâéducation elle-même (IOM et CNRC, 2014). De son point de vue, les programmes de restauration scolaire ne devraient pas seulement être considérés comme une intervention sur la nutrition, mais comme une intervention sur lâéducation également, car ils sont conçus comme un filet de protection sociale et un support pour lâéducation. Frealem Shibabaw de lâEthiopian School Meal Initiative (ESMI) croit également que lâéducation ne peut pas être séparée de la nutrition et de la santé (NASEM, 2016d). En Ãthiopie, où 40 pour cent des enfants souffrent dâun retard de croissance, le gouvernement ne disposait pas des moyens financiers pour nourrir tout les enfants en âge scolaire, elle a donc créé lâESMI. Le retard de croissance sert à mesurer lâétat nutritionnel et constitue un indicateur de dénutrition chronique (OMS, 1997). Le modèle de lâESMI fournit 10 vaches à chaque école participante. La moitié de la production laitière journalière est consommée par les élèves de lâécole et lâautre moitié est vendue à la communauté voisine pour couvrir les coûts administratifs du programme. Shibabaw rapporte quâelle a immédiatement constaté les résultats de lâESMI. 14
SLOVAKIA 3 QUELS SONT LES SECTEURS DâINVESTISSEMENT PROMETTEURS POUR AIDER LES COLOMBIA JEUNES ENFANTS? Le taux dâinscriptions à lâécole et lâassiduité ont augmenté, la communauté scolaire a découvert lâimportance de la nutrition et le ministère de lâéducation a pris conscience de lâimpact de la nutrition sur lâéducation (NASEM, 2016d). Les investissements dans les pourvoyeurs de soins et leur capacité à prodiguer des soins contribuent au développement de lâenfant Le forum a débattu des secteurs dâinvestissement dans la santé et la nutrition maternelles. La nutrition maternelle soutient directement la santé et la nutrition du nourrisson et de lâenfant, en particulier durant les périodes prénatale et dâallaitement. Par exemple, comme abordé dans lâatelier initial du forum, une mauvaise santé et une mauvaise nutrition maternelles avant, pendant et après la grossesse, ainsi que des pratiques dâalimentation inadaptées durant les 1 000 jours courant de la conception au deuxième anniversaire de lâenfant, entraînent un retard de croissance. Des taux élevés de retard de croissance et un mauvais état nutritionnel représentent une perte significative de potentiel de développement chez lâenfant, déclare Ramanan Laxminarayan du Center for Disease Dynamics, Economics & Policy (IOM et CNRC, 2014). Pour illustrer ce point, il a montré des résultats indiquant que la taille était corrélée à des conséquences positives, tels que de meilleurs scores cognitifs et une meilleure santé, un niveau scolaire et des salaires plus élevés (Vogl, 2014). Outre le rôle des pourvoyeurs de soins dans la santé et lâétat nutritionnel des enfants, certains intervenants ont souligné lâimportance des interactions positives entre les pourvoyeurs de soins et les jeunes enfants pour soutenir leur développement social et émotionnel (IOM et CNRC, 2014 ; NASEM, 2016d). Les enfants ont besoin de temps avec les adultes et de soins de qualité. Selon Abubakar (IOM et CNRC, 2014), la qualité des soins est compromise quand lâadulte souffre physiquement, mentalement ou économiquement, ce qui est associé à des conséquences négatives dans la croissance et le développement de lâenfant. Atif Rahman de la University of Liverpool souligne que la dépression est répandue chez les mères (IOM et CNRC, 2014). Câest pourquoi, les investissements dans la santé mentale des mères peuvent sâavérer particulièrement efficaces car les interactions entre la mère et lâenfant sont des schémas fondateurs essentiels pour lâinteraction des enfants avec les autres (Parsons et al., 2012). En améliorant la santé et le bien-être des pourvoyeurs de soins, poursuit (IOM et CNRC, 2014), les investisseurs peuvent contribuer au potentiel de développement des enfants. Rahman réfute le mythe qui veut que la dépression maternelle nâait aucun impact sur les enfants. Au contraire, il explique que des preuves solides lient la dépression maternelle à des soins prénataux moins adaptés, à un allaitement moindre, à la dénutrition de lâenfant, à la diarrhée infantile, à des soins de santé moins adaptés et à un stress familial accru, parmi dâautres effets négatifs (Rahman, 2013 ; Rahman et al., 2008, 2013a,b ; Wachs et Rahman, 2012). Il cite dâautres preuves que les interventions par des non- spécialistes peuvent améliorer le bien-être psychosocial maternel (Rahman et al., 2013b) et avance que les stratégies pour combattre la dépression maternelle peuvent et doivent être intégrées aux programmes de santé de la mère et de lâenfant (IOM et CNRC, 2014). 15
SLOVAKIA 3 QUELS SONT LES SECTEURS DâINVESTISSEMENT PROMETTEURS POUR AIDER LES COLOMBIA JEUNES ENFANTS? La visite dâun personnel formé constitue une autre approche dâinvestissement dans les pourvoyeurs de soins permettant de soutenir la santé et le bien-être de lâenfant. Claire Runciman de lâAustralian Nurseâ Family Partnership Program (NASEM, 2015) a présenté lâAustralian NurseâFamily Partnership Program comme un exemple de programme ciblé qui consiste à envoyer des infirmières au domicile des femmes enceintes dâun enfant aborigène ou insulaire pendant une période de 30 mois (Stavrakos et al., 2009). Le programme est organisé par les services sanitaires de la communauté aborigène, auxquels les familles font confiance et qui entretiennent des liens forts avec la communauté. Comme les infirmières aborigènes sont rares, les infirmières sont présentées aux clients par des travailleurs familiaux pour garantir la solidité de la relation. Les infirmières reçoivent également une formation en micro-communication et des directives pour les visites à domicile, quâelles peuvent adapter à la situation des clients. Cette adaptation aux circonstances sur place et lâinnovation constante font partie intégrante du succès et de la flexibilité du programme (Hill and Olds, 2013). Pour souligner les situations de risque combiné, Abubakar (IOM et CNRC, 2014) note que les pourvoyeurs de soins porteurs du virus dâimmunodéficience humaine (VIH), lorsquâils sont malades, manquent le travail, ont plus de dépenses médicales et sont souvent pris en charge par les enfants dont ils sont censés sâoccuper, ce qui entraîne une augmentation possible des problèmes de santé mentale chez les pourvoyeurs de soins, dont la dépression et lâanxiété. Abubakar préconise de sâattaquer aux causes premières de ces problèmes. Simultanément, pour lutter contre ces circonstances défavorables, Abubakar encourage la stimulation psychosociale pour accroître le potentiel des pourvoyeurs de soins (Potterton et al., 2010). Elle fait écho à Rahman, en ajoutant que le personnel sanitaire de la communauté peut être très utile pour atteindre les parents. Jody Heymann de lâUniversity of California, Los Angeles, met en avant que le congé parental est essentiel pour donner le temps et les ressources financières nécessaires aux parents pour prendre soin des nourrissons (NASEM, 2016d). Suivant les études quâelle cite, 185 pays proposent un congé maternité rémunéré, mais seule la moitié de ces pays prévoit un congé paternité rémunéré, dont un quart seulement de 3 semaines ou plus. Ãtant donné que le congé paternité rémunéré est associé à une plus grande implication du père auprès des enfants pendant des années après ce congé, des taux abaissés de dépression maternelle et de meilleurs résultats pour les enfants, Heymann souligne la nécessité dâinstaurer le même consensus mondial sur le congé paternité que sur le congé maternité (Heymann et al., 2013a). Heymann plaide également en faveur de pauses pour lâallaitement au travail en citant les preuves que lâallaitement réduisait la mortalité infantile et constituait une intervention puissante dans la petite enfance pour promouvoir la santé et le bien-être de lâenfant (Heymann et al., 2013b ; NASEM, 2016d). Investissements dans lâéducation précoce Selon Claudia Costin de la Banque mondiale, trop peu dâenfants bénéficient de programmes dâéducation précoce car les décideurs ne réalisent pas toujours lâimportance de cet investissement et les parents nâont parfois pas conscience des bénéfices (IOM et CNRC, 2015b). Elle décrit un effort au Brésil pour sâassurer que chaque enfant est inscrit à un programme, mais note que lâinscription de tous les enfants ne suffit pas. 16
SLOVAKIA 3 QUELS SONT LES SECTEURS DâINVESTISSEMENT PROMETTEURS POUR AIDER LES COLOMBIA JEUNES ENFANTS? Les programmes proposés doivent être de grande qualité car les études indiquent que lâinscription à des programmes de mauvaise qualité peut avoir un effet délétère sur le développement. Malgré des études illustrant les bénéfices des programmes dâéducation précoce, Bundy a découvert que le nombre dâenseignants et de pourvoyeurs de soins formés restait très faible relativement au nombre dâadolescentes et de mères en charge de jeunes enfants (IOM et CNRC, 2014). En plus dâinteractions avec des adultes attentifs dans des environnements sûrs, les enfants devraient avoir lâoccasion de jouer et dâapprendre. Il importe donc que les familles, les communautés et les gouvernements investissent dans la promotion dâun accès équitable à une éducation préscolaire de qualité, en donnant la priorité aux enfants présentant des retards de développement et des handicaps et aux enfants provenant de groupes marginalisés (Huebner et al., 2016). De nombreux intervenants notent que pour promouvoir lâaccès à des programmes de qualité destinés aux jeunes enfants, il faut des possibilités et que les possibilités dans les contextes de premières lignes, programmes, politiques, éducation, formation et recherche sont souvent très limitées dans les pays à revenus faibles ou moyens (IOM et CNRC, 2015b). Une approche pour accroître les possibilités, présentée par Alan Pence de la University of Victoria, est de mettre en exergue lâimportance de promouvoir le leadership à des niveaux, des organisations et des secteurs multiples au sein de pays spécifiques, puis à fournir un environnement éducatif en ligne qui permet à ces leaders dâapprendre et dâinteragir à travers les pays pour développer des manières de progresser efficaces en contexte (NASEM, 2017 ; Pence, 2013). Cette approche dâune université virtuelle pour le développement de la petite enfance a été complétée par une initiative de chercheurs universitaires africains (Marfo et al., 2011) pour sâassurer que le développement du système et des possibilités bénéficiaient en permanence des découvertes de la science (NASEM, 2017). Selon Kofi Marfo de lâAga Khan University, il est important que la science soit ancrée dans la culture, dans les normes linguistiques et culturelles et dans les habitudes de la population concernée. Par conséquent, des réseaux régionaux à travers lâAfrique sont nécessaires pour nourrir la programmation (NASEM, 2017). Lâéducation dispensée dans la langue maternelle au Vietnam (NASEM, 2015) constitue un exemple dâinvestissement dans lâéducation de la petite enfance ancrée dans les contextes culturel et linguistique. Dâaprès Emma Pearson de lâUniversiti Brunei Darussalam, ce programme permet aux enfants des minorités qui ont eu des difficultés dans lâenseignement classique dâutiliser leur langue maternelle durant les années préscolaires et pendant les 3 premières années dâécole primaire. La transition des enfants vers le système classique se fait plus tard. Ãtant donnés les résultats positifs obtenus, le programme a prouvé son efficacité au niveau local et dans lâélaboration dâune politique nationale au Vietnam, signale Pearson (NASEM, 2015). 17